Pierre, ce résilient…

Il ne vous le dira sûrement pas. Il minimisera peut-être même l’âpreté des expériences que je m’apprête à vous raconter…

nouveau-document-42Pierre est un être résilient. Aux lendemains de ses 21 ans, il se lance dans une grande découverte du vaste monde qui l’entoure. Les expériences et les situations qu’il vivra nous montrent que pour Pierre, même si le travail et la tâche sont ardus, il relèvera toujours ses manches afin de réussir…

Le forage pétrolier

Pour débuter son voyage autour du monde, Pierre décide d’explorer son propre pays, le Canada. Il part donc en train vers Calgary et pendant le long trajet, il imagine les coureurs des bois qui devaient traverser ce vaste territoire, à pied, dans des conditions des plus difficiles.

Dès son arrivée en Alberta, il part à la recherche d’un emploi qui lui permettra de financer la première partie de son voyage. Et comme nous nous trouvons en plein boom pétrolier, notre Pierre fera la tournée non pas des chefs d’équipe ou des bureaux de réception des compagnies pétrolières. Non! Il s’adressera directement aux chefs d’entreprises du secteur pétrolier afin d’obtenir un emploi.

Devant sa force de persuasion, ces dirigeants le prennent au sérieux et lui donnent sa première chance dans la haute région de la rivière de la Paix. Le travail est pénible… 7 jours sur 7, 12 heures par jour, « dans la boue qui monte le long des chaînes, avec des températures pouvant baisser jusqu’à moins 70 degrés Celsius »*.

Par-dessus tout, c’est l’accueil des gens qu’il trouve le plus difficile. Pierre, qui aime les rencontres et qui a besoin du contact des autres trouve difficile de s’intégrer à ce groupe de travailleurs rudes et austères. « Il faut rentrer dans la mentalité des foreurs, être capable de penser comme eux et montrer la même opiniâtreté envers l’adversité, afin de partager leur quotidien »*.

Et le soir venu, malgré la fatigue d’une longue et pénible journée de travail, il faut rester éveillé afin de partager quelques conversations et passe-temps avec ces hommes afin d’entrer dans leur cercle…

Ses autres emplois dans l’Ouest canadien

Cette résilience devant les emplois difficiles, Pierre en fera aussi preuve dans son travail pour les raffineries de pétrole des Territoires du Nord-Ouest, à débarder des barriques d’huile sur son dos, ou encore dans les camps de bûcheron du nord de la Colombie-Britannique, où il travaillera au transport des souches d’arbre

On le voit, le travail physique ne fait pas peur à Pierre… Mais notre aventurier aime aussi faire travailler sa tête et son charisme!

Dans le but de poursuivre son voyage vers d’autres contrées et après une petite pause sur la côte ouest américaine, Pierre décide de s’embarquer comme matelot. Cependant, les compagnies maritimes n’embauchent que des matelots syndiqués et Pierre se fait dire que ce sera impossible

« Suivant les conseils judicieux de son père, il use d’un astucieux stratagème pour parvenir à ses fins : d’un ton décidé et sûr de lui, (…) il demande à parler au président de la compagnie Canadian International Shipway : "Je suis du Québec. Mon père m’a dit de venir saluer le président de sa part. Je suis désolé, mais je ne me souviens plus de son nom; pouvez-vous lui dire que Pierre Faucher est là?" »*. Et ça fonctionnera!

nouveau-document-42_2Par cette rencontre, Pierre apprend que si aucun marin syndiqué n’est disponible, un remplaçant non-syndiqué peut être choisi. Pierre attendra sa chance pendant 8 mois et sera finalement embauché sur un cargo norvégien en route vers Southampton en Angleterre…

Pour Pierre, c’est la suite de la route, mais c’est aussi la suite de cette volonté inébranlable de réussir ce qu’il entreprend et d’affronter (ou contourner quand ce n’est pas possible!) les obstacles qui se dressent toujours devant les projets que nous avons en tête.

N’est-ce pas d’ailleurs ce qu’il démontre jour après jour avec le concept complètement unique qu’il met de l’avant à la Sucrerie de la Montagne? Ce même concept pour lequel on lui a si souvent dit : « ça ne fonctionnera pas »?

*Tiré du livre « Chronique d’une vie enracinée »